samedi 14 mars 2015

Les sept cercles, une odyssée noire, de Sophie Caratini





Sophie Caratini, anthropologue et écrivain, nous livre ici la vie de Moussa Djibi Wagne, un paysan peul mauritanien, né en 1918 et décédé en 2007.

Le héros de ce récit a vu le jour dans le Fouta Toro, la vallée du fleuve Sénégal côté mauritanien, mais sa vie l’a amené à parcourir bien d’autres pays, et à exercer de nombreux métiers, poussé par sa curiosité insatiable, sa soif de connaissance et sa quête spirituelle.

Les sept cercles du titre représentent les grandes étapes de sa vie, les évènements marquants qui ont jalonné le chemin de son destin.

Sophie Caratini se tient en retrait et donne entièrement la parole à Moussa, car toute l’histoire est à la première personne, ce qui donne plus de poids à cette autobiographie.
J’ai vraiment eu l’impression dès les premiers mots de me trouver à côté du vieil homme, à l’ombre d’une case ou d’un baobab, à l’écouter raconter les aventures de sa vie ! 

A travers lui, j’ai fait connaissance avec cette partie de l’Afrique, ses coutumes, l’organisation de son village, leurs valeurs morales, le poids des traditions, les liens indéfectibles qu’ils entretiennent avec leurs parents, leur clan, leur race de langue, et aussi leurs difficultés. 

Il y a également une dimension historique, avec la période de la colonisation française et le rôle des tirailleurs sénégalais enrôlés par l’armée pendant les guerres mondiales. Les changements apportés par les toubabs (les étrangers), l’évolution de la société et la perte de repères…

L’autre aspect historique intéressant aussi vient en dernière partie et concerne les troubles politiques et la guerre qui a éclaté entre le Sénégal et la Mauritanie et tout ce que cela a entrainé : massacres, injustices, expulsions et misère….

Au final, j’ai passé un très bon moment de lecture. L’écriture est simple et Moussa ne manque pas d’humour !
Ce fut un enrichissement pour moi qui ne connaissais rien à cette culture africaine peule.


samedi 7 mars 2015

Le dernier Lapon, d'Olivier Truc





J’ai découvert Olivier Truc à travers ce premier roman, et mon avis est mitigé…

Nous suivons une enquête policière menée par Klemet et Nina, deux agents de la police des rennes.
Klemet est un policier Sami d’une cinquantaine d’années, expérimenté et solitaire. Nina, sa jeune collègue norvégienne, est fraichement diplômée de l’école de police.
La mission de la police des rennes est de régler les nombreux conflits entre les éleveurs de rennes, mais les évènements vont les orienter vers un tout autre chemin. Ensemble, ils remonteront le temps, à la recherche d’un tambour chaman et d’une carte au trésor afin d’élucider un crime étrange…

Le thriller en lui-même ne m’a pas spécialement passionnée. J’ai trouvé que l’histoire trainait en longueur et cela a fini par m’ennuyer.
En revanche, le contexte environnemental, culturel et historique m’a nettement plus intéressée. La Laponie est un vaste territoire s’étendant au nord de la Norvège, la Suède et la Finlande. Ce fut stimulent de découvrir le peuple Sami, un peu de leurs us et coutumes, l’histoire de la colonisation de leur territoire, leur conversion religieuse….
Mais malheureusement, comme cela se passe presque toujours, la modernité et le confort ont fini par les éloigner de leur identité.

Qu’adviendra-t-il du dernier Lapon ?