mercredi 29 juillet 2015

La théorie des dominos, de Alex Scarrow






Qu’arriverait-il s’il n’y avait plus une goutte de pétrole en circulation ?
Voilà l’objet de ce roman d’anticipation. Une question que nombre d’entre nous s’est déjà posé sans aucun doute.

L’intérêt de cette histoire est de nous faire prendre conscience de la fragilité de nos sociétés si civilisées. Notre complète dépendance des énergies nous rendrait extrêmement vulnérables en cas d’effondrement des systèmes d’approvisionnement mis en place. Les répercussions sur tous les autres domaines généreraient un chaos indescriptible.

Le fait est que nous serions bien incapables de survivre dans un environnement naturel ! Nous n’avons pour la plupart ni les connaissances ni les compétences pratiques pour nous débrouiller sans toutes nos commodités.

Et que dire des comportements humains en de pareilles situations ? En cas de stress, de peur et de faim, bon nombre se révélerait avoir un côté sociopathe bien éloigné du masque lisse et prévenant en vigueur quand tout va bien. Les codes de la société maintiennent un semblant d’ordre et de sécurité, mais le vernis est bien mince et se craquèle à la moindre secousse…

En ce qui concerne la qualité littéraire du roman, je trouve qu’il n’est pas de très haut vol. Les dialogues sont souvent convenus et stéréotypés. En fait, en le lisant, je me voyais bien regardant un téléfilm de catastrophe sur TF1 le samedi après-midi !
Ceci dit, le thème et la dynamique de la narration a fait que je n’ai pas lâché ce livre jusqu’à la dernière page, et j’aurais même bien aimé que l’auteur développe l’histoire dans un deuxième tome.
La fin laisse un goût d’inachevé assez frustrant…

mercredi 22 juillet 2015

Papillon de nuit, de Roger Jon Ellory






Après «  Seul le silence » ceci est mon deuxième rendez-vous avec l’auteur britannique.
Le roman est encore tout chaud de toutes ces heures passées entre mes mains, et une question me taraude : Pourquoi n’a-t-il pas été publié plus tôt en France ?!

R.J Ellory est un auteur à émotions. C’est ce qui  caractérise «  Seul le silence » et c’est aussi ce qui marque celui-ci, mais peut-être avec encore plus de profondeur, sans doute à cause de la situation du personnage principal, Daniel Ford, un condamné à mort américain.

Tout au long du récit, je me suis sentie en totale empathie avec cet homme. J’étais à ses côtés,  dans une Amérique bousculée, indécise et malmenée par des décennies de troubles politiques et sociaux.

Plus que tout, je m’interroge sur la légitimité de la peine capitale…. Coupables ou pas, comment des hommes peuvent-ils juger et condamner à mort d’autres hommes ? N’est-ce pas au final un meurtre légal ? Le meurtre peut-il être légal ?

Ce roman de plus de 500 pages a été une très belle découverte pour moi et je remercie les éditons SONATINE de l’avoir publié.

Et vous, êtes-vous prêts à suivre la danse du papillon de nuit ?










 

La 4ième de couverture :


Après l’assassinat de John Kennedy, tout a changé aux États-Unis. La société est devenue plus violente, la musique plus forte, les drogues plus puissantes que jamais. L’Amérique a compris qu’il n’y avait plus un chef, un leader du pouvoir exécutif, mais une puissance invisible. Et si celle-ci pouvait éliminer leur président en plein jour, c’est qu’elle avait tous les pouvoirs.

C’est dans cette Amérique en crise que Daniel Ford a grandi. Et c’est là, en Caroline du Sud, qu’il a été accusé d’avoir tué Nathan Vernet, son meilleur ami.

Nous sommes maintenant en 1982 et Daniel est dans le couloir de la mort. Quelques heures avant son exécution, un prêtre vient recueillir ses dernières confessions. Bien vite, il apparaît que les choses sont loin d’être aussi simples qu’elles en ont l’air. Et que la politique et l’histoire des sixties ne sont pas qu’une simple toile de fond dans la vie de Daniel, peut-être lui aussi victime de la folie de son temps.

Publié en 2003 outre-Manche, Papillon de nuit est le premier roman de R.J. Ellory. Récit d’un meurtre, d’une passion, d’une folie, il nous offre une histoire aussi agitée que les années soixante.


 

mercredi 15 juillet 2015

La bâtarde d'Istanbul, de Elif Shafak






Je me revois, assise à l’ombre d’un chalet de vacances en Auvergne, jetant un œil distrait sur le magnifique paysage qui s’offre à mon regard : un joli petit lac dans son écrin de verdure.
Mais aussitôt, mon esprit replonge dans le tumulte d’Istanbul. Un paradoxe saisissant entre le calme volcanique auvergnat et le chaos urbain stambouliote !

Elif Shafak, avec son style simple et fluide, a su m’emprisonner dans son récit au point de me réveiller au milieu de la nuit, pour lire encore quelques pages et avoir l’illusion d’apaiser mon addiction, tout en en laissant suffisamment pour le lendemain, et les quelques jours qui suivent et prolonger ainsi le plaisir de cette lecture.  

A travers le temps et l’espace, une partie douloureuse de l’histoire est abordée : le génocide arménien… Ce terme  vaudra d’ailleurs à l’auteure quelques soucis avec la justice turque.

C’est aussi une aventure humaine, avec un enchevêtrement de relations familiales, ses secrets, ses non-dits et des destins croisés.

Les pages de ce roman sont également parfumées aux multiples saveurs culinaires turques et arméniennes. Chaque chapitre a d’ailleurs pour titre le nom d’une épice ou d’un ingrédient. Ah que le monde est vaste et tellement de choses à découvrir !

C’est un roman multiculturel, un éventail de couleurs, un panache olfactif, une invitation à l’apaisement, à la compréhension de l’autre et à l’amitié.